Chiens errants. Le gendarme tire par protection
8 novembre 2009 - Réagissez à cet article
Un gendarme a dû faire usage de son arme, vendredi soir à Douarnenez(29), pour neutraliser deux chiens qui agressaient l'un de ses collègues et menaçaient trois personnes.
20h, vendredi soir, Douarnenez. Un frère et une soeur descendent la rue Henri-Barbusse. La jeune femme est aide à domicile, notamment chez Marc, qui, justement, arrive à leur rencontre, en fauteuil roulant. À hauteur de l'usine Chancerelle, surgissent deux chiens, menaçants. Un labrador et un «genre» de husky, ces chiens de traîneaux.
Le labrador à la gorge le husky à la poitrine
Marc ne se laisse pas impressionner mais la jeune femme est prise de panique. Des témoins appellent la gendarmerie. Une patrouille arrive très vite sur place et un gendarme s'interpose entre Marc et les chiens. C'est là que le labrador a bondi à la gorge du gendarme tandis que le husky lui sautait sur la poitrine. Pour protéger son collègue, un second gendarme a alors fait usage de son arme à feu, blessant le labrador. Les deux chiens ont alors pris la fuite. Le gendarme agressé n'a pas été blessé. Ce n'est qu'hier matin que les deux chiens ont été retrouvés, dans un autre coin de la ville, rue Désiré-Lucas où, là encore, ils menaçaient des riverains, qui ont appelé les gendarmes. Ces derniers sont aussitôt venus sur place où ils ont attendu Chenil-Service, qui a embarqué les animaux, dont le labrador, blessé à l'arrière-train.
Chiens récidivistes
Ces chiens avaient déjà semé la terreur il y a une dizaine de jours dans la campagne de Douarnenez. Le duo avait coursé des bovins du côté de Lesperbé. L'agriculteur avait déposé plainte. Les chiens avaient été, là encore, retrouvés par Chenil-Service, avec l'aide d'un garde-chasse, avant d'être identifiés, grâce à leurs tatouages. La personne à qui appartiennent ces deux chiens les avait récupérés. Mais visiblement, elle n'a pas su les tenir, puisqu'ils se sont échappés à nouveau. Cette personne devra répondre des agissements de ses chiens sur le plan civil, en plus d'avoir à payer des amendes pour divagation. Quant au labrador, son euthanasie pourrait être ordonnée (*).
L'instinct de meute
Le vétérinaire qui a participé à l'identification des chiens explique qu'une telle agressivité peut être due au fait que «le labrador a pu être perturbé, dans son statut de dominant, par le husky, adopté plus récemment par son propriétaire. Par ailleurs, des chiens qui divaguent retrouvent l'instinct de meute et peuvent reprendre des comportements sauvages». Et de rappeler que «le labrador , très répandu, est le chien qui, statistiquement, a le plus mordu en France ces deux dernières années». * Une nouvelle loi entrera en vigueur au 1erjanvier. Elle renforcera le pouvoir des maires en ce qui concerne les chiens dits dangereux (pitbulls, rottweilers...) mais aussi tous les autres, s'ils se montrent agressifs sur la voie publique.
Marie-Line Quéau